De Mendoza a Valparaiso : entre vin, poésie et montagne !
Salut à tous,
Et non, nous ne sommes pas morts et la France se rapproche a grands pas ... on vient d`acheter nos billets de trains Paris - Le Poitou Charentes !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Donc, après le nord de l`Argentine, l`étape suivante fut l`une de nos préférées ! Entre Mendoza (Argentine), sa route du vin, ses montagnes et sa vie nocturne; Santiago (Chili), la fête de l`independance le 18 septembre, l`"anniversaire" du putsch de Pinochet le 11 septembre (decidement, les 11 septembre ...) et le 23 septembre, l`anniversaire de la mort de Pablo Neruda; et pour finir Valparaiso, ville de Neruda, de la poésie, au bord de la mer !!! Bref, que du bonheur à vous raconter !!!
Autre sujet : je sais que nous n avons pas été très réguliers dernièrement sur nos messages ... Mais c`est pas une raison pour arrêter d`envoyer des commentaires !
Mendoza : entre route du vin, hotel génial et "Asados" !
Nous arrivons à Mendoza et nous trouvons un hôtel génial ! Le Damajuana ! Avec piscine, table de ping pong (avec des parties acharnées !!!), barbecue, avec des gens geniaux (merci a Gabriel, Fede, Mariella, ...) et une ambiance de 1er choix !
Nous nous balladons dans cette ville magnifique. Beaucoup de places avec des fontaines, une ville animée et un parc de 420 ha ! En parlant de l`eau, c`est un paradoxe de trouver des fontaines sur toutes les places car c`est une region aride. L`essentiel de l`eau vient en fait des Andes qui ne sont qu`à quelques kms.
Et bien sûr, comment ne pas parler de cette ville sans un bon asado avec du bon vin ! En effet, cette ville est la 1ere region vinicole du pays et ceci accompagnant bien une bonne viande grillée, ... on s`est fait plaisir ! Dans les hôtels ou nous passons, il y a toujous une soirée Asado et au Damajuana, c`est Gabriel et Fede à la baguette ! Une soirée mémorable !
Et pour finir sur cette région, une petite escapade à la campagne pour la tournée des bodegas, avec un soleil magnifique, un velo de competition et un temps extraordinaire ! Nous ferons 3 bodegas dans la ville de las Chacras a une dizaine de kms de Mendoza. Entre dégustation de vins, repas local et visite des installations, journée sympathique !
Santiago et Valparaiso : Pablo Neruda au milieu de l`actualité !
Comment ne pas parler de Pablo Neruda quand on évoque le Chili ? Personnage omniprésent dans l`histoire de ce pays, cette homme est mort 15 jours après le putsch de Pinochet. Les plus nostalgiques disent qu il est mort de tristesse ... Mais un peu d`histoire sur ce personnage !
De 1910 à 1920, il a fréquenté le lycée pour garçons de Temuco au Chili. À treize ans déjà, il publie ses premiers poèmes et textes en prose. À partir de 1921, il étudie la langue et la littérature française à Santiago, et veut devenir professeur de français. Il se fait très rapidement une renommée avec ses publications et des récitals de poésie. et la pédagogie. Il choisit son pseudonyme en hommage au poète tchèque Jan Neruda
En 1927, Neruda entre au service diplomatique. Il devient consul à Rangoon, Colombo, Batavia, Calcutta, Buenos Aires. En 1932, il rentre au Chili, en 1933, il publie Residencia en la tierra (Résidence sur la Terre). À partir de 1935, il est consul en Espagne où il entretient des relations amicales avec Federico Garcia Lorca qu'il avait connu à Buenos Aires et qui aura une influence déterminante sur sa vie et son œuvre. Après le putsch de Franco du 18 juillet et l'assassinat de García Lorca, Neruda se fait l'avocat de la République espagnole.
Il est révoqué comme consul et commence España en el corazón (L'Espagne au cœur) qu'il publie en 1937 et dans lequel il franchit un pas décisif dans sa démarche. Son chant, de sombre et solitaire, devient solidaire et agissant (Jean-Paul Vidal). La même année, il fonde le Comité hispano-américain pour le soutien à l'EspagneAlliance des intellectuels chiliens pour la défense de la culture. Il se verra reprocher d'avoir délivré un visa chilien à David Siquieros, organisateur de la première tentative d'assassinat de Trotsky du 24 mai 1940. Il fait des voyages au Mexique, à Cuba et au Pérou. En 1945, il est élu au Sénat et devient membre du parti communiste chilien.
En 1946, Neruda dirige la campagne électorale de Gonzalez Videla qui, après son élection comme président, se révèlera être un dictateur farouchement anticommuniste. Le poète réagit par un discours au Sénat portant le célèbre titre d'Émile Zola : J'accuse ! Il échappe de justesse à son arrestation et se réfugie à l'étranger. Son exil en Europe le conduit en URSS, en Pologne, en Hongrie, en Italie. Il visitera également l'Inde et le Mexique. C'est là que paraîtra en 1950 son Canto General (Chant Général), écrit dans la clandestinité. L'œuvre est interdite au Chili.
En 1949, Neruda est devenu membre du Conseil Mondial de la Paix à Paris. En 1953, il obtient le Prix Staline "Pour la Paix" et en 1955, en même temps que Pablo Picasso, le prix international de la paix. Il rencontre la femme de sa vie, Matilde Urrutia qui l'inspire pour des poèmes d'amour d'une fulgurante beauté Cien sonetos de amor (La Centaine d'Amour). De retour au Chili en 1952, il publie en 1954 les Odes élémentaires. En 1957, il devient président de l'Union des écrivains chiliens, l'année suivante il publie : Extravagario (Vaguedivague). Cette même année, tout comme en 1964, il soutient pleinement la campagne électorale de Salvador Allende. En 1964, Neruda publie comme le candidat à la présidence de la République. Memorial de Isla Negra, le retour sur son passé et son rêve d'une humanité plus fraternelle.
Sa seule pièce de théâtre : Fulgor y muerte de Joaquín Murrieta (Splendeur et Mort de Joaquín Murrieta) est créée en 1967. Neruda publie, coup sur coup, La Barkarole (La Barcarole), Las manos del dia (Les mains du jour) et Arte de pájaros (L'Art des oiseaux). En 1969, le parti communiste le désigne comme candidat à l’élection présidentielle, mais Neruda renonce en faveur d'Allende comme candidat unique de l'Unidad Popular. Après l'élection d'Allende, Neruda accepte le poste d'ambassadeur en France où il rencontrera Mikis Theodorakis et où il publiera La espada encendida (L'épée en flammes) et Las piedras del cielo (Les pierres du ciel), livres, dans lesquels sa méditation sur la solidarité nécessaire et le silence du monde, atteint son expression la plus intense.
Le 21 Octobre 1971, Pablo Neruda obtient, après Gabriela Mistral en 1945 et Miguel Angel Asturias en 1967, comme troisième écrivain d'Amérique Latine, le Prix Nobel de Littérature. En 1972, il retourne au Chili et est triomphalement accueilli au stade de Santiago. Neruda rédige Incitación al Nixoncidio y elogio de la revolución (Incitation au nixoncide et éloge de la révolution).
Le Coup d`État du 11 Septembre 1973 au Chili renverse le président élu, Salvador Allende. La maison de Neruda à Santiago est saccagée et ses livres sont jetés au bûcher. Le poète et homme politique meurt le 23 septembre 1973 d'un cancer du pancréas, à la clinique Santa Maria de Santiago. Son inhumation devient, malgré la surveillance policière, une manifestation de protestation contre la terreur militaire. En 1974, l'autobiographie de Neruda Confieso que he vivido (J'avoue avoir vécu), paraît à titre posthume, extrait :
«Je veux vivre dans un pays où il n'y a pas d'excommuniés.
Je
veux vivre dans un monde où les êtres seront seulement humains, sans
autres titres que celui-ci, sans être obsédés par une règle, par un
mot, par une étiquette.
Je veux qu'on puisse entrer dans toutes les églises, dans toutes les imprimeries.
Je veux qu'on n'attende plus jamais personne à la porte d'un hôtel de ville pour l'arrêter, pour l'expulser.
Je veux que tous entrent et sortent en souriant de la mairie.
Je ne veux plus que quiconque fuie en gondole, que quiconque soit poursuivi par des motos.
Je veux que l'immense majorité, la seule majorité : tout le monde, puisse parler, lire, écouter, s'épanouir.»
Nous visiterons ces 3 maisons : à Santiago, la Chascona, qui veut dire cheveux ébouriffés, en rapport avec sa belle Mathilde; La Sebastiana à Valparaiso; et la Isla Negra a 100kms au sud de Valparaiso. Toutes ont plusieurs points communs : Pablo Neruda était un grand collectionneur donc on retrouve de tout ! Des pipes, des verres de couleur (il disait que les boissons n`avait pas de gout dans un verre sans couleur ...), de la vaisselle en tout genre,... Et surtout tout ce qui se rapporte à la mer ! Si bien que même ces maisons sont construites comme des bâteaux : petites pièces, maison en forme de bateau, décors appropriés,... Alors qu`il n`avait pas le pied marin et qu il n`a jamais voulu prendre un bâteau !
La Chascona : (ou je me suis fait interviewver par la TV locale !)
La Sebastiana :
La Isla Negra :
Mais au delà de ce personnage, nous avons eu l`agréable surprise de Santiago : au delà d`une grande ville très peuplée et polluée, il fait bon s`y ballader, avec des places agréables, des pars verts et son marché pour manger du poisson (et oui, nous ne sommes pas loin de la mer) !
Nous y balladant le 11 septembre, nous avons droit à qques manifestations la journée et l`hôtel nous conseille de ne pas sortir le soir car affrontements entre pro Pinochet et communistes est de rigueur à cette date ...
Mais Valparaiso est encore mieux ! Ville en bord de mer, cela ne l`empeche pas d`avoir des montagnes ! Ce qui fait qu`il y a des ascenseurs partout pour passer d`un quartier à l`autre, un peu comme à San Francisco ! Nous profitons ce cette ville paysible aux airs bohémiens et aux rues chargées d`histoire !
Et voilà passees 2 belles semaines ... Et maintenant, direction la région des lacs, San Martin de los Andes et Bariloche !!
A bientôt,
Carlos y Roman